La fin de la Seconde Guerre mondiale, porteuse d’espoir pour les populations colonisées, s’avère finalement être source de déception et de frustration. Les débats autour de la citoyenneté, menés par les autorités françaises et les parlementaires français et africains, s’achèvent sur une intégration conditionnelle des colonisés dans la catégorie de citoyen. L’accès au droit de vote est soumis au respect de conditions professionnelles et statutaires précises 1, et un double collège est instauré.

Le premier, composé de citoyens français, vote dans les mêmes conditions qu’en métropole, tandis qu’au sein du second, le droit de suffrage des citoyennes et citoyens dit « de statut personnel » est soumis au respect de conditions particulières.

Cette conception de la citoyenneté électorale suscite des mécontentements, parmi les Camerounaises lettrées 2 notamment. Encouragées par des dispositions offrant une relative libéralisation de la vie sociale et politique, à l’instar de l’extension de la loi sur la liberté d’association, cette minorité de femmes instruites essaye de s’organiser au sein d’organisations féminines visant à mobiliser toutes les femmes pour la défense de leurs intérêts, améliorer leur condition socio-économique et faciliter leur accès aux institutions politiques et administratives.

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